Ces temps-ci, je réfléchis au démarrage d'une nouvelle histoire. Avec les débuts, on ne sait pas encore si on va continuer ou si on va en rester là, mais je pense qu'il y a quelque chose à faire avec ça.
je vous le montre, et je veux bien votre avis, amis lecteurs.
Le titre de travail est :
LA PLUS BELLE ANNEE DE MA VIE
1. RER/INTMATIN
Musique dynamique : Caprice, Jeune trentenaire attachante au look un peu arty, est dans un train de banlieue à l’aube, à moitié endormie. Ambiance triste. Gros casque sur les oreilles, avachie et les pieds sur la tablette, Caprice regarde le décor qui défile. Le soleil joue à l’horizon et l’éblouit par moment.
Caprice marche dans la station de RER. Deux hommes se battent devant elle, elle n’en fait pas cas. Caprice se penche pour passer entre eux sans ralentir sa course.
CAPRICE
Attention, je passe.
2. BUREAUX/INTMATIN
Caprice glisse un badge d’accès à son nom dans un lecteur pour accéder à des bureaux. Là, en tablier elle fait des ménages dans une entreprise, poussant son matériel de nettoyage. Des voix portent à côté.
HOMME BUREAU OFF
Tu m’emmerdes. Et moi je te dis que tu l’as volé.
AGENT D’ENTRETIEN OFF
Je n’ai pas volé, monsieur. Je ne suis pas un voleur.
HOMME BUREAU OFF
Et ça c’est quoi ? C’est à qui ce paquet de clopes ?!
Caprice s’avance, et voit un de ses collègues agent d’entretien en discussion tendue avec un homme en costume.
Musique dynamique : Caprice, Jeune trentenaire attachante au look un peu arty, est dans un train de banlieue à l’aube, à moitié endormie. Ambiance triste. Gros casque sur les oreilles, avachie et les pieds sur la tablette, Caprice regarde le décor qui défile. Le soleil joue à l’horizon et l’éblouit par moment.
Caprice marche dans la station de RER. Deux hommes se battent devant elle, elle n’en fait pas cas. Caprice se penche pour passer entre eux sans ralentir sa course.
CAPRICE
Attention, je passe.
2. BUREAUX/INTMATIN
Caprice glisse un badge d’accès à son nom dans un lecteur pour accéder à des bureaux. Là, en tablier elle fait des ménages dans une entreprise, poussant son matériel de nettoyage. Des voix portent à côté.
HOMME BUREAU OFF
Tu m’emmerdes. Et moi je te dis que tu l’as volé.
AGENT D’ENTRETIEN OFF
Je n’ai pas volé, monsieur. Je ne suis pas un voleur.
HOMME BUREAU OFF
Et ça c’est quoi ? C’est à qui ce paquet de clopes ?!
Caprice s’avance, et voit un de ses collègues agent d’entretien en discussion tendue avec un homme en costume.
Caprice s’avance.
AGENT D’ENTRETIEN
Me touche pas, j’ai dis. T’as pas le droit de me toucher.
HOMME BUREAU
Depuis quand tu me tutoies ? Eh, eh, je crois que t’as pas bien pigé les règles...
AGENT D’ENTRETIEN
J’ai pas volé, je le jure.
HOMME BUREAU
Sauf que c’est ta parole contre ma parole. Déjà, t’arrives en retard un matin sur deux, et...
CAPRICE
Eh, c’est pas un voleur. Si il dit qu’il n’a pas volé c’est qu’il a pas volé.
HOMME BUREAU, à Caprice
De quoi je me mêle ? Tu me traites de menteur, c’est ça ? (À l’homme) Toi tu récupères tes affaires, tu te barres chez toi, je ne veux plus te voir. (À Caprice) Toi, ça te pose un problème ?
CAPRICE, hésitante
Non. Non...
HOMME BUREAU
Allez va bosser, va, m’emmerde pas. Caprice se tait et repart. Mais elle revient vers l’homme.
CAPRICE
Oui, si, ça me pose un problème. Déjà, on ne parle pas comme ça aux gens...
HOMME BUREAU
Tu veux que je te vire aussi ? (Agacé) Vas-y tu me dis, je suis pas d’humeur, là. Je te vire, je ne te vire pas, qu’est-ce qu’on fait ?
CAPRICE
Non, mais...
HOMME BUREAU
Choisis. Tu restes, tu pars ?
Caprice le regarde en serrant les dents.
CAPRICE, repartant bosser
C’est bon, c’est bon...
INSERT : Caprice nettoie des vitres.
3. BUREAUX/INT MIDI
Caprice sort d’un ascenseur et repart de son travail, elle reboutonne sa tenue, quand elle voit dans un bureau une petite équipe de reportage qui filme une mamie. Un assistant réajuste un micro-cravate alors que d’autres mamies attendent sur le côté. Curieuse, Caprice ralentit son pas.
INTERVIEWER
On reprend. Vous nous avez dit que vous avez quatre vingt cinq printemps... Moi ce qui m’intéresse, c’est que vous nous parliez de vos plus gros regrets ? Qu’est-ce qu’il ne faut pas rater dans la vie ?
LA MAMIE
Je dirais que... j’aurai aimé avoir le courage de vivre un peu plus comme je voulais, et pas de vivre la vie qu'on attendait de moi.
De quoi je me mêle ? Tu me traites de menteur, c’est ça ? (À l’homme) Toi tu récupères tes affaires, tu te barres chez toi, je ne veux plus te voir. (À Caprice) Toi, ça te pose un problème ?
CAPRICE, hésitante
Non. Non...
HOMME BUREAU
Allez va bosser, va, m’emmerde pas. Caprice se tait et repart. Mais elle revient vers l’homme.
CAPRICE
Oui, si, ça me pose un problème. Déjà, on ne parle pas comme ça aux gens...
HOMME BUREAU
Tu veux que je te vire aussi ? (Agacé) Vas-y tu me dis, je suis pas d’humeur, là. Je te vire, je ne te vire pas, qu’est-ce qu’on fait ?
CAPRICE
Non, mais...
HOMME BUREAU
Choisis. Tu restes, tu pars ?
Caprice le regarde en serrant les dents.
CAPRICE, repartant bosser
C’est bon, c’est bon...
INSERT : Caprice nettoie des vitres.
3. BUREAUX/INT MIDI
Caprice sort d’un ascenseur et repart de son travail, elle reboutonne sa tenue, quand elle voit dans un bureau une petite équipe de reportage qui filme une mamie. Un assistant réajuste un micro-cravate alors que d’autres mamies attendent sur le côté. Curieuse, Caprice ralentit son pas.
INTERVIEWER
On reprend. Vous nous avez dit que vous avez quatre vingt cinq printemps... Moi ce qui m’intéresse, c’est que vous nous parliez de vos plus gros regrets ? Qu’est-ce qu’il ne faut pas rater dans la vie ?
LA MAMIE
Je dirais que... j’aurai aimé avoir le courage de vivre un peu plus comme je voulais, et pas de vivre la vie qu'on attendait de moi.
Le générique commence sur ces images. Caprice est à la porte, elle sourit. La grand- mère sourit, pleine de bienveillance.
LA MAMIE
Et puis, je crois que j'aurais dû m'autoriser plus souvent à être heureuse. (Elle sourit). Par exemple, je me souviens que je travaillais dans un cabinet comptable, mon patron ne voulait pas que je parte en congé comme j’avais prévu.
Il y avait un surplus de travail, et on ne la ramenait pas à l’époque, bref j’avais été obligée d’annuler mes vacances, je n’étais pas très contente, mon époux non plus... Alors je me souviens que j’étais venue travailler en tong. « Des tongs au bureau, c’était inconcevable », surtout à l’époque. Et de ce petit geste, je garde un merveilleux souvenir. Peut-être plus beau encore que si j’étais partie en vacances. J’avais l’impression d’être une touriste au bureau... Il faut embellir sa vie.
Caprice s’est assise par terre. Captivée. Une seconde octogénaire parle à son tour.
LA MAMIE 2
Moi je regrette d’avoir travaillé si dur, six jours sur sept. Et puis, j’ai été trop polie. Moi, depuis deux trois ans, j’ai arrêté de parler aux cons. Je vois un con, je ne lui parle plus. Et bien j’aurais dû le faire depuis des années... Si j’avais un conseil à donner aux autres, c’est celui-là : « arrêtez de parler aux cons »...
Le titre du film s’affiche :
LA PLUS BELLE ANNÉE DE MA VIE
Le portable de Caprice sonne, perturbant soudain la prise de son.
CAPRICE, fouillant dans sa poche
Désolée ! Désolée ! C’est moi ! Pardon ! (Elle sort enfin son téléphone et regarde la provenance. Elle le porte à son oreille) Et merde, merde ! J’arrive ! (Elle part).
4. COULOIRHOPITAL/INTSOIR
Les pas pressés de Clarisse, son casque de scooter à la main. Face à elle, sa grande sœur (Désirée, la quarantaine stressée) l’attendant dans le couloir de l’hôpital.
LA MAMIE
Et puis, je crois que j'aurais dû m'autoriser plus souvent à être heureuse. (Elle sourit). Par exemple, je me souviens que je travaillais dans un cabinet comptable, mon patron ne voulait pas que je parte en congé comme j’avais prévu.
Il y avait un surplus de travail, et on ne la ramenait pas à l’époque, bref j’avais été obligée d’annuler mes vacances, je n’étais pas très contente, mon époux non plus... Alors je me souviens que j’étais venue travailler en tong. « Des tongs au bureau, c’était inconcevable », surtout à l’époque. Et de ce petit geste, je garde un merveilleux souvenir. Peut-être plus beau encore que si j’étais partie en vacances. J’avais l’impression d’être une touriste au bureau... Il faut embellir sa vie.
Caprice s’est assise par terre. Captivée. Une seconde octogénaire parle à son tour.
LA MAMIE 2
Moi je regrette d’avoir travaillé si dur, six jours sur sept. Et puis, j’ai été trop polie. Moi, depuis deux trois ans, j’ai arrêté de parler aux cons. Je vois un con, je ne lui parle plus. Et bien j’aurais dû le faire depuis des années... Si j’avais un conseil à donner aux autres, c’est celui-là : « arrêtez de parler aux cons »...
Le titre du film s’affiche :
LA PLUS BELLE ANNÉE DE MA VIE
Le portable de Caprice sonne, perturbant soudain la prise de son.
CAPRICE, fouillant dans sa poche
Désolée ! Désolée ! C’est moi ! Pardon ! (Elle sort enfin son téléphone et regarde la provenance. Elle le porte à son oreille) Et merde, merde ! J’arrive ! (Elle part).
4. COULOIRHOPITAL/INTSOIR
Les pas pressés de Clarisse, son casque de scooter à la main. Face à elle, sa grande sœur (Désirée, la quarantaine stressée) l’attendant dans le couloir de l’hôpital.
CAPRICE
Comment elle va ?
DÉSIRÉE
Ça fait une heure que je maintenant !
CAPRICE
Tu m’as déjà dit ça la semaine dernière !
DÉSIRÉE
Sauf que là, c’est vraiment maintenant !
5. CHAMBRED’HOPITAL/INTSOIR
On découvre leur mère alitée dans une chambre d’hôpital. Marianne, soixante-dix ans, est visiblement en fin de vie, les yeux clos. Elle soulève ses mains péniblement. Chacune de ses filles attrape une main. Marianne les regarde avec peine.
MARIANNE
Vous êtes là... Mes deux filles... Je... J’avais tellement de choses à vous dire. Je...
CAPRICE
Tu as mal, maman ? Tu veux que j’appelle l’aide soignante... ?
DÉSIRÉE, à Caprice
Chût...
MARIANNE
Je n’ai pas mal... mais je souffre depuis tellement longtemps...C’est court, une vie... Je pars... Vous êtes là... Je vous ai aimé... J’ai aimé la vie... (Elle lâche leur main...) Il faudra toujours aimer la vie, hein...
Émue, Caprice fait des signes de tête pour acquiescer.
MARIANNE
Je... Mes filles...
Et dans un long râle, la tête de Marianne tombe... Elle meurt... L’émotion est très forte, Désirée éclate en sanglot. Caprice reste muette. Ses yeux se posent sur le monitoring... L’électro-cardiogramme ne s’est pas arrêté... Caprice regarde sa sœur...qui la regarde, l’air de lui dire « quoi ? ». En réponse, d’un geste du menton Caprice lui indique le monitoring, façon « ben regarde ! ». Désirée regarde, puis les deux sœurs se regardent l’une l’autre, puis posent leurs yeux sur leur mère... qui émet un petit ronflement... Elle s’éveille péniblement, et continue sa tirage d’adieux.
MARIANNE
Je pars... je vous ai aimé... (À Caprice) Il faudra travailler, hein... Il faut de l’argent pour vivre... C’est important l’argent...32-05... 32-05, vous vous rappellerez ?... Je crois que je vois un tunnel... (Caprice retient un rire nerveux, sa sœur s’indigne.) Je vois des gens... Je vois mes oncles, mes tantes... Il faut aimer la vie... Je pars... Je... Adieu... Je... Je meurs... Je vais mourir...
6. COULOIRHOPITAL/INTSOIR
Une porte claque, Caprice sort dans le couloir en attachant son casque sur sa tête.
Sauf que là, c’est vraiment maintenant !
5. CHAMBRED’HOPITAL/INTSOIR
On découvre leur mère alitée dans une chambre d’hôpital. Marianne, soixante-dix ans, est visiblement en fin de vie, les yeux clos. Elle soulève ses mains péniblement. Chacune de ses filles attrape une main. Marianne les regarde avec peine.
MARIANNE
Vous êtes là... Mes deux filles... Je... J’avais tellement de choses à vous dire. Je...
CAPRICE
Tu as mal, maman ? Tu veux que j’appelle l’aide soignante... ?
DÉSIRÉE, à Caprice
Chût...
MARIANNE
Je n’ai pas mal... mais je souffre depuis tellement longtemps...C’est court, une vie... Je pars... Vous êtes là... Je vous ai aimé... J’ai aimé la vie... (Elle lâche leur main...) Il faudra toujours aimer la vie, hein...
Émue, Caprice fait des signes de tête pour acquiescer.
MARIANNE
Je... Mes filles...
Et dans un long râle, la tête de Marianne tombe... Elle meurt... L’émotion est très forte, Désirée éclate en sanglot. Caprice reste muette. Ses yeux se posent sur le monitoring... L’électro-cardiogramme ne s’est pas arrêté... Caprice regarde sa sœur...qui la regarde, l’air de lui dire « quoi ? ». En réponse, d’un geste du menton Caprice lui indique le monitoring, façon « ben regarde ! ». Désirée regarde, puis les deux sœurs se regardent l’une l’autre, puis posent leurs yeux sur leur mère... qui émet un petit ronflement... Elle s’éveille péniblement, et continue sa tirage d’adieux.
MARIANNE
Je pars... je vous ai aimé... (À Caprice) Il faudra travailler, hein... Il faut de l’argent pour vivre... C’est important l’argent...32-05... 32-05, vous vous rappellerez ?... Je crois que je vois un tunnel... (Caprice retient un rire nerveux, sa sœur s’indigne.) Je vois des gens... Je vois mes oncles, mes tantes... Il faut aimer la vie... Je pars... Je... Adieu... Je... Je meurs... Je vais mourir...
6. COULOIRHOPITAL/INTSOIR
Une porte claque, Caprice sort dans le couloir en attachant son casque sur sa tête.
CAPRICE
C’est la huitième fois. La huitième fois qu’elle meurt ! La pro- chaine fois je ne viens pas ! Et à chaque fois je te crois, MOI ! Je flippe !
DÉSIRÉE
Mais à chaque fois elle meure ! Qu’est-ce que j’y peux moi si elle ne meure pas !
CAPRICE
Son AVC c’était il y a deux ans, ça fait deux ans que ça dure ! Je ne peux plus ! (Caprice pianote sur son téléphone.)
DÉSIRÉE
Mais tu vas où, là ? (Agacée) Tu fais quoi ?!
CAPRICE
Je me chope un plan cul pour ce soir.
DÉSIRÉE
Un plan cul ? Avec qui ??
CAPRICE
Je ne sais pas, rien à foutre. J’ai besoin d’un plan cul, là, ‘faut que j’évacue la pression.
DÉSIRÉE
Mais tu te fous de moi ? Caprice !!! (Elle part. Désirée enrage.)
7. PALIER&APPARTEMENT/INTNUIT
Casque à la main, Caprice se recoiffe en hâte et sonne à un eporte. La porte s’ouvre sur un petit gars rondouillard.
CAPRICE
NewDiCaprio-Hommemarié ?
TOM
EmilyRatajkowski-bomba ?
CAPRICE
Oui, c’est moi.
TOM
Entre. C’est bien là. Je... Je te sers un verre ?
CAPRICE
C’est sympa chez toi.
TOM
C’est la huitième fois. La huitième fois qu’elle meurt ! La pro- chaine fois je ne viens pas ! Et à chaque fois je te crois, MOI ! Je flippe !
DÉSIRÉE
Mais à chaque fois elle meure ! Qu’est-ce que j’y peux moi si elle ne meure pas !
CAPRICE
Son AVC c’était il y a deux ans, ça fait deux ans que ça dure ! Je ne peux plus ! (Caprice pianote sur son téléphone.)
DÉSIRÉE
Mais tu vas où, là ? (Agacée) Tu fais quoi ?!
CAPRICE
Je me chope un plan cul pour ce soir.
DÉSIRÉE
Un plan cul ? Avec qui ??
CAPRICE
Je ne sais pas, rien à foutre. J’ai besoin d’un plan cul, là, ‘faut que j’évacue la pression.
DÉSIRÉE
Mais tu te fous de moi ? Caprice !!! (Elle part. Désirée enrage.)
7. PALIER&APPARTEMENT/INTNUIT
Casque à la main, Caprice se recoiffe en hâte et sonne à un eporte. La porte s’ouvre sur un petit gars rondouillard.
CAPRICE
NewDiCaprio-Hommemarié ?
TOM
EmilyRatajkowski-bomba ?
CAPRICE
Oui, c’est moi.
TOM
Entre. C’est bien là. Je... Je te sers un verre ?
CAPRICE
C’est sympa chez toi.
TOM
Oui c’est... C’est ma femme qui fait la déco. Mais elle est parti pour la semaine en stage à Quimper, là... Tu connais Quimper ?
Caprice entre dans le petit appart avec le lit dans le salon, des petites bougies d’ambiance et des guirlandes.
CAPRICE
Du tout.
TOM
Moi non plus. Tu bois quelque chose, tu m’as dit ?
CAPRICE, entreprenante
J’aime autant qu’on attaque tout de suite.
TOM, tendu
Ah, moi je... (Il veut se servir un verre mais elle l’attrape et lui déboutonne sa chemise) Euh, tu... Tu rencontres souvent des garçons, comme ça ? Moi c’est la première fois que je...
CAPRICE, se déshabillant
Chût. J’aime pas quand on parle.
TOM, tendu
Ah d’accord...
Elle le jette sur le lit et commence à l’entreprendre... quand soudain, une femme sort de derrière le rideau.
OPHÉLIE
Je craque ! Désolée, mais je ne peux pas. Mon cœur, j’arrive pas !
CAPRICE
Mais qu’est-ce que...
TOM
Ophélie, s’il-te-plaît !
OPHÉLIE
C’est ma faute ! C’est trop dur pour moi. Je suis trop jalouse. (À Caprice) C’est pas contre vous, je suis désolée, je pensais que ça m’exciterait de voir mon mari avec une autre mais ça m’excite pas du tout.
CAPRICE
Mais tu... ?? Mais vous vous foutez de moi ??
TOM
Là franchement, tu ne joues pas le jeu, Ophélie, c’est pas sympa. (À Caprice) Excusez-là, hein. Avec ma femme, on essaie de mettre du piment dans notre couple...
Caprice entre dans le petit appart avec le lit dans le salon, des petites bougies d’ambiance et des guirlandes.
CAPRICE
Du tout.
TOM
Moi non plus. Tu bois quelque chose, tu m’as dit ?
CAPRICE, entreprenante
J’aime autant qu’on attaque tout de suite.
TOM, tendu
Ah, moi je... (Il veut se servir un verre mais elle l’attrape et lui déboutonne sa chemise) Euh, tu... Tu rencontres souvent des garçons, comme ça ? Moi c’est la première fois que je...
CAPRICE, se déshabillant
Chût. J’aime pas quand on parle.
TOM, tendu
Ah d’accord...
Elle le jette sur le lit et commence à l’entreprendre... quand soudain, une femme sort de derrière le rideau.
OPHÉLIE
Je craque ! Désolée, mais je ne peux pas. Mon cœur, j’arrive pas !
CAPRICE
Mais qu’est-ce que...
TOM
Ophélie, s’il-te-plaît !
OPHÉLIE
C’est ma faute ! C’est trop dur pour moi. Je suis trop jalouse. (À Caprice) C’est pas contre vous, je suis désolée, je pensais que ça m’exciterait de voir mon mari avec une autre mais ça m’excite pas du tout.
CAPRICE
Mais tu... ?? Mais vous vous foutez de moi ??
TOM
Là franchement, tu ne joues pas le jeu, Ophélie, c’est pas sympa. (À Caprice) Excusez-là, hein. Avec ma femme, on essaie de mettre du piment dans notre couple...
OPHÉLIE
Oui bien je n’arrive, je te dis. C’est plus fort que moi !
TOM
Quand t’as couché avec un mec devant moi, moi je suis resté sagement planqué, ce n’était pas facile pour moi non plus !
CAPRICE, se rhabillant
Je vais vous laisser, là. Je... Je suis chez des dingues !
TOM
Et là que c’est mon tour, c’est un peu dégueulasse de me faire ça (à Caprice) franchement c’est pas sympa, hein ?
CAPRICE, se rhabillant
Mais me prenez pas à témoin, mais vous êtes des malades tous les deux ! Mais quoi, vous vous êtes tous ligués contre moi aujourd’hui ? Putain !
Caprice part.
INSERT : Caprice roule en scooter sous une pluie battante.
8. BUREAUX/INTMIDI
FLASHBACK : retour aux interviews des mamies.
MAMIE 2
Moi je n’ai pas de maison. Je n’ai pas de voiture non plus, je n’en ai jamais eu. Mais j’ai beaucoup voyagé. C’est ma richesse. En tout cas, tout ce que j’ai compris c’est qu’il faut aller vers le beau. Il n’y a que ça qui compte. Regarder des belles choses.
MAMIE 1
On ne peut pas être heureux si on vit dans un environnement moche, avec des gens moches et des pensées moches. Tu vois que du moche tu deviens moche, ça te colle, ça te tapisse à l’intérieur. Moi j’aime les lacs, par exemple... Je trouve ça beau, les lacs. Et je rêverais de voir les cerisiers en fleurs du Japon, j’ai une photo dans mon portefeuille, vous voulez voir...(Elle fouille et déplie une vieille photo qu’elle montre.) C’est incroyable, hein ? Je l’ai sur moi depuis plus de vingt ans, cette photo. Moi je rêvais d’aller là-bas. Mais ça n’arrivera jamais...avec mon opération à la hanche...
9. COULOIR&APPARTEMENTCAPRICE/INTNUIT
Caprice avance dans un couloir tagué.
Elle est chez elle devant la fenêtre grande ouverte. Il ne peut plus. Musique de rap fort. Elle regarde en face le paysage triste. Dans la chambre, un pigeon se cogne bruyamment les ailes dans sa cage en essayant de s’envoler. Le visage fermé de Caprice.
Elle craque et tape au mur avec colère.
CAPRICE
Mais ta gueule ! Musique, putain !!
Caprice attrape sa valise sur son armoire et l’ouvre sur le lit. Elle jette le linge entassé
dedans et la remplit de fringues en hâte. Elle attrape des affaires de toilette dans la salle de bain.
Caprice chausse de grosses lunettes et écrit en tout petit sur un papier : « Je m’appelle Jacometti. Si tu me trouves, prend soin de moi. » (Et elle ajoute) « Le billet c’est pour le véto en cas de besoin ».
Elle enroule un billet et le papier dans un petit tube, et l’attache à une patte du pigeon. Elle le tend à bras portant à la fenêtre.
CAPRICE
Barre-toi ! Allez !
Et le pigeon s’envole. Clarice boucle sa valise.
10.COULOIR HOPITAL / INT MATIN
Lumière du matin. À l’hôpital, valise posée à l’entrée, Caprice se penche vers sa mère allongée sur son lit.
CAPRICE, bas
Je te dis au revoir, maman. Prend soin de toi. Prends soin de toi très fort. (Elle l’embrasse. Émue) Je t’aime. Et je reviens, je te promets. (Elle part) Ah, et je te pique ta carte bleue. 32-05, je sais.
11. HALL HOPITAL / INT JOUR
Dans le hall, Caprice retire des sous au distributeur. Elle sort 1000 euros, puis recommence, à nouveau 1000 euros. Puis elle recommence encore, refus... Elle récupère la carte quand sa sœur arrive.
DÉSIRÉE
Qu’est-ce qu’il se passe ? Maman, ça ne va pas ?
CAPRICE
Si si, ça va. Mais je voulais vous voir, maman et toi. Vous dire que je pars.
Caprice avance dans un couloir tagué.
Elle est chez elle devant la fenêtre grande ouverte. Il ne peut plus. Musique de rap fort. Elle regarde en face le paysage triste. Dans la chambre, un pigeon se cogne bruyamment les ailes dans sa cage en essayant de s’envoler. Le visage fermé de Caprice.
Elle craque et tape au mur avec colère.
CAPRICE
Mais ta gueule ! Musique, putain !!
Caprice attrape sa valise sur son armoire et l’ouvre sur le lit. Elle jette le linge entassé
dedans et la remplit de fringues en hâte. Elle attrape des affaires de toilette dans la salle de bain.
Caprice chausse de grosses lunettes et écrit en tout petit sur un papier : « Je m’appelle Jacometti. Si tu me trouves, prend soin de moi. » (Et elle ajoute) « Le billet c’est pour le véto en cas de besoin ».
Elle enroule un billet et le papier dans un petit tube, et l’attache à une patte du pigeon. Elle le tend à bras portant à la fenêtre.
CAPRICE
Barre-toi ! Allez !
Et le pigeon s’envole. Clarice boucle sa valise.
10.COULOIR HOPITAL / INT MATIN
Lumière du matin. À l’hôpital, valise posée à l’entrée, Caprice se penche vers sa mère allongée sur son lit.
CAPRICE, bas
Je te dis au revoir, maman. Prend soin de toi. Prends soin de toi très fort. (Elle l’embrasse. Émue) Je t’aime. Et je reviens, je te promets. (Elle part) Ah, et je te pique ta carte bleue. 32-05, je sais.
11. HALL HOPITAL / INT JOUR
Dans le hall, Caprice retire des sous au distributeur. Elle sort 1000 euros, puis recommence, à nouveau 1000 euros. Puis elle recommence encore, refus... Elle récupère la carte quand sa sœur arrive.
DÉSIRÉE
Qu’est-ce qu’il se passe ? Maman, ça ne va pas ?
CAPRICE
Si si, ça va. Mais je voulais vous voir, maman et toi. Vous dire que je pars.
DÉSIRÉE
Tu pars ? Tu pars où ?
CAPRICE
Eh bien je ne sais pas. Mais moi j’y vais. (Elle tend sa carte bleue) Tiens, tu lui rendras ça, j’ai pris 2000.
DÉSIRÉE
Mais t’es complètement incohérente, qu’est-ce que tu racon- tes ??
CAPRICE
Je vais prendre un train pour le sud au hasard, là il faut vraiment que je parte, sinon je vais pourrir sur place.
DÉSIRÉE
Mais quelle égoïste !
CAPRICE
Oui, oui ! Les gens attendent d’avoir un cancer pour changer de vie, pour essayer de vivre la vie qu’ils rêvaient d’avoir mais ça marche pas comme ça. C’est toujours trop tard. Moi je pars là. J’ai pas de vie, j’ai pas de mec, pas d’enfant, tout le monde s’en fous de ma gueule...
DÉSIRÉE
Et maman ??
CAPRICE
Et maman je ne peux pas caler ma vie en fonction d’elle, t’es là toi de toute façon... On s’appelle (Elle se lève et l’embrasse).
DÉSIRÉE
Mais Caprice ! Mais tu vas où ??
CAPRICE
Je ne sais pas. Je vais voir la mer, je vais en Italie, je vais voir les cerisiers en fleurs du japon.
DÉSIRÉE
N’importe quoi ! Non mais n’importe quoi !
CAPRICE
T’inquiète pas pour moi, je vais vivre, c’est tout. Je risque rien ! Je vais vivre !
Caprice part et se fait renverser par une voiture sous les yeux de sa sœur. Elle glisse sur le capot et tombe au sol... et se relève aussitôt du mieux qu’elle peut.
CAPRICE
Non ça va, ça va, pas de problème !
Tu pars ? Tu pars où ?
CAPRICE
Eh bien je ne sais pas. Mais moi j’y vais. (Elle tend sa carte bleue) Tiens, tu lui rendras ça, j’ai pris 2000.
DÉSIRÉE
Mais t’es complètement incohérente, qu’est-ce que tu racon- tes ??
CAPRICE
Je vais prendre un train pour le sud au hasard, là il faut vraiment que je parte, sinon je vais pourrir sur place.
DÉSIRÉE
Mais quelle égoïste !
CAPRICE
Oui, oui ! Les gens attendent d’avoir un cancer pour changer de vie, pour essayer de vivre la vie qu’ils rêvaient d’avoir mais ça marche pas comme ça. C’est toujours trop tard. Moi je pars là. J’ai pas de vie, j’ai pas de mec, pas d’enfant, tout le monde s’en fous de ma gueule...
DÉSIRÉE
Et maman ??
CAPRICE
Et maman je ne peux pas caler ma vie en fonction d’elle, t’es là toi de toute façon... On s’appelle (Elle se lève et l’embrasse).
DÉSIRÉE
Mais Caprice ! Mais tu vas où ??
CAPRICE
Je ne sais pas. Je vais voir la mer, je vais en Italie, je vais voir les cerisiers en fleurs du japon.
DÉSIRÉE
N’importe quoi ! Non mais n’importe quoi !
CAPRICE
T’inquiète pas pour moi, je vais vivre, c’est tout. Je risque rien ! Je vais vivre !
Caprice part et se fait renverser par une voiture sous les yeux de sa sœur. Elle glisse sur le capot et tombe au sol... et se relève aussitôt du mieux qu’elle peut.
CAPRICE
Non ça va, ça va, pas de problème !
12.QUAI DE METRO / INT JOUR
Caprice est sur le quai du métro. Derrière elle, une gigantesque publicité affiche les CinquaTerre. Caprice fait un selfie avec ce décor en fond, qu’elle poste sur Insta. Légende : Today : grand départ gare de Lyon. New life. Ciao la vie de cons ! Adios !
13.GARE DE LYON / INT JOUR
Caprice achète des tongs dans le hall de la gare.
Elle regarde les départs des trains, scrute les différentes destinations. À côté d’elle, un jeune sans abri s’approche.
LE JEUNE
T’as une clope ? Ou deux euros ?
Caprice part. Elle est au guichet.
L’HOMME AU GUICHET
Cent soixante quinze euros.
CAPRICE
Cent soixante quinze euros... juste l’aller ? Va crever.
Caprice longe un train en gare. Elle vérifie qu’aucun contrôleur n’est là. Là, des jeunes arrivent en courant, certains la regardent, la filment, lui font signe de la main, il y a même une petite banderolle tendue souhaitant bon départ... mais Caprice réalise que tout cela est adressé à une fille à côté d’elle. Une fille plus jolie, de bonne famille, qui monte dans le train et que ses amis entourent. Caprice est seule, mais la petite ironie de ce moment l’amuse. Elle grimpe dans le train.
Elle défait ses chaussures et met ses tongs. Le jeune qui lui a demandé une clope est également dans le train et la regarde.
Le train part...
FIN DE l’INTRODUCTION AU DÉPART...
Caprice est sur le quai du métro. Derrière elle, une gigantesque publicité affiche les CinquaTerre. Caprice fait un selfie avec ce décor en fond, qu’elle poste sur Insta. Légende : Today : grand départ gare de Lyon. New life. Ciao la vie de cons ! Adios !
13.GARE DE LYON / INT JOUR
Caprice achète des tongs dans le hall de la gare.
Elle regarde les départs des trains, scrute les différentes destinations. À côté d’elle, un jeune sans abri s’approche.
LE JEUNE
T’as une clope ? Ou deux euros ?
Caprice part. Elle est au guichet.
L’HOMME AU GUICHET
Cent soixante quinze euros.
CAPRICE
Cent soixante quinze euros... juste l’aller ? Va crever.
Caprice longe un train en gare. Elle vérifie qu’aucun contrôleur n’est là. Là, des jeunes arrivent en courant, certains la regardent, la filment, lui font signe de la main, il y a même une petite banderolle tendue souhaitant bon départ... mais Caprice réalise que tout cela est adressé à une fille à côté d’elle. Une fille plus jolie, de bonne famille, qui monte dans le train et que ses amis entourent. Caprice est seule, mais la petite ironie de ce moment l’amuse. Elle grimpe dans le train.
Elle défait ses chaussures et met ses tongs. Le jeune qui lui a demandé une clope est également dans le train et la regarde.
Le train part...
FIN DE l’INTRODUCTION AU DÉPART...
Quel bon début, bien hâte de savoir si il va y avoir une suite
RépondreSupprimerTout plaquer et faire suivant son instinct, j'aime bien l'idée
J'aime aussi l'idée des tongs, la rebelion sage
Merci !
RépondreSupprimerHello Jim,
RépondreSupprimerJe partage l'avis de Laurent. C'est un bon début qui nous donne envie de connaître la suite.
Cependant, je n'aurais pas forcément donner comme métier à Caprice celui de femmes de ménages.
Sans mépris aucun pour ce métier, je lui aurai plutôt donner un job de bureau intermédiaire dans une grande entreprise et qui déciderai de claquer la porte du jour au lendemain parce qu'elle en marre justement de sentir qu'elle est un automate qui reçoit des ordres de son patron sans compter l'état de santé de sa mère qui est une éternelle mourante.
Voilà, ce n'est que mon avis.
J'espère en tout cas que cette histoire aboutira.
Bonne soirée
Clément
Merci Clément !
SupprimerUne histoire qui parle à tout le monde...qui n'a jamais rêvé de tout plaquer après un ras le bol général? Pas en attendant un cancer...non pas forcément. ..en attendant de gagner à la loterie ou d'avoir une âme charitable qui nous lègue une fortune tombée du ciel...cette personne si généreuse à qui vous avez simplement dit bonjour et aidé à plusieurs reprises parceque finalement vous êtes altruiste...
RépondreSupprimerÀ suivre...ou...À vivre...
:)
Supprimer