Un petit texte

Un petit texte que j'ai prévu de mettre à l'intérieur du livre :

J'ai toujours aimé l'enchevêtrement de petits riens qui fabriquent les histoires.

Ici et là, viennent se glisser involontairement toutes ces choses

qui débordent de nos vies personnelles...

La toute première idée d'Une nuit à Rome est sans doute apparue le jour de mes 40 ans. Plus exactement
le lendemain, je venais de me voir offrir un voyage à Rome, et - en bon
imbécile que je suis - je m'étais empressé de refuser le cadeau. Une sorte de
prédisposition à être très con, parfois ; j'ai passé 40 ans à détester
voyager, à refuser tout ce qui de près ou de loin pouvait m'éloigner de ma table à dessin ou de mon
ordinateur de travail, repoussait l'avancée de mes projets en cours, bref m'ôtait
 le nez du guidon...
Un peu de temps passe, un ou deux ans, et je plie, allez pourquoi pas finalement, je me
retrouve à Rome. C'est bien connu, les femmes savent y faire en matière d''argument. Rome,
donc. Découverte.
Je me doutais bien qu'il ne faut jamais commencer à voyager. Non seulement on court le risque d' y
prend goût - pas manqué - mais on revient chamboulé de toutes ces vies
possibles, toutes ces rues, ces lumières, ces gens. Il y a quelque chose
de douloureux à entrevoir une vie qu'on n'aura jamais, à se projeter,
s'imaginer, et retourner sagement à la sienne...

En rentrant j'attaque des pages. Pas de scénario. Pas grave. Envie de faire
des pages. Tout de suite. Tester une méthode de travail, dessiner
différemment. Je fais des photos de mon ami
Rémy pour me caler sur ses traits, Delphine cherche à la couleur, je note des bouts de dialogues, j'imagine des personnages. Un anniversaire en point de départ...

Je cherche, je tâtonne. Je vole telles choses d'un copain, telle confidence d'un
autre, telle pensée qui me traverse... Je prend du
temps à tordre tout ça, ça ne vient pas facilement, ici notre chaton Marie-
Antoinette, ici le décor d'un salon, ici une silhouette inspirée de cette
silhouette presque italienne avec qui je vis, là l'épée
laser de ce vieux pote Benoit, et un clin d'oeil à Hubert, un autre à
Arnaud... Toute ma ménagerie...

Les premiers scénarios ne tiennent pas debout. Je fais lire, je vois bien
que ça cloche. Je ne trouve pas. J'épuise mon entourage à faire lire. Ça traine plusieurs mois. C'est particulièrement
imbécile d'avoir des pages sans scénario. Je me mens un moment, me disant que
l'aspect graphique sera le plus important, allez, ce sera une bd d'ambiance... mais non ; je les sens mes
personnages, je les vois, il n'empêche, il manque le principal. Alors je cherche dans
mes notes, mes pistes de scénario oubliées, je note toujours des tas de
début, je suis le spécialiste des débuts, je fouille, j'ai bien un début quelque part...
Et là, tiens oui, je retrouve une petite idée en quelques lignes et dont je n'ai jamais rien fait ; un début de
scénario où un homme fête ses 40 ans en tête à tête
avec sa femme, et où de la rue, une inconnue, séduisante, forcément
séduisante, jette des cailloux contre les carreaux de leur appartement.
L'inconnue sonne, insiste. Forcé, l'homme ouvre, laisse entrer l'inconnue séduisante.

C'est une ex d'il y a longtemps, d'il y a tellement
longtemps que ça ne compte plus, une ex qui tient à la main une VHS. Drôle d'idée. Elle glisse la
VHS dans un magnétoscope et regarde, avec l'homme et la femme, la promesse
qu'ils s'étaient faite il y a 20 ans : passer ensemble la nuit de leur 40
ans.

J'avais noté ce début sans savoir quoi en faire. Mais se confronter à l'idée qu'on
avait de soi-même à l'âge de 20 ans m'intéresse. Oui c'est exactement ça,
ce n'est pas tant le rendez-vous avec l'autre qui importe ici, que le
rendez-vous avec soi-même, avec nos rêves d'avant. Ça m'a sauté aux yeux comme étant la pièce manquante.
Et du coup, ce petit fil, je l'ai tordu un peu dans tous les sens, j'ai
emboité cette pièce dans le puzzle un peu foutraque de ce scénario bancal,
et blam. Ça a pris sa forme. 

J'avais envie de parler de
l'âge, des différentes façons d'être fidèle, de la tentation. De la
dépendance. Des rêves mis de côtés. Et des filles qui sont là, tout près, celles qui nous font du bien, et
des filles plus toxiques, vénéneuses, celles qui nous attirent, irrémédiablement, vers les
emmerdements...

Un éditeur a été touché par l'histoire, et sa façon de m'en parler, son
enthousiasme m'a porté. Merci Hervé, merci Olivier. Une belle rencontre.

Et puis forcément, une fois qu'on a mis le doigt dans l'engrenage... Depuis
 je retourne à Rome régulièrement, je me suis même mis au voyage, je veux dire, d'autres villes, d'autres
pays, ça y est, contaminé, et à chaque fois j'en reviens avec des envies de scénario, des notes, d'autres vies possibles que j'aurai jamais. Donc d'autres vies à écrire. Les scénarios de prochaines histoires.
Je le craignais. Il ne faut jamais commencer à voyager...

Dos de l'album

Phase de recherche des différents éléments maquette. Essai de C4...

En quoi consistent les retouches ?

Aujourd'hui j'achève les retouches de l'ensemble des pages. Exemple sur cette page, deux cases sur lesquelles je butais. Rien de bien révolutionnaire, mais la dernière case par exemple était celle que j'aiamis le moins de tout l'album, je trouvais le cadrage completement mort. J'ai bidouillé et fait ça, ils sont de dos, ça me semble plus efficace. Ils partent, clairement.
Idem première case, j'avais beaucoup de souci avec le personnage black. Il me semble qu'il est mieux maintenant (c'est une immonde triche, j'ai repris un visage d'une des premieres pages que j'ai modifié et adapté à la case).
Bref, c'est surtout des pinaillages persos, qui ne changeront rien pour la plupart des lecteurs, mais qui me feront un peu moins mal aux yeux.

Allez, lundi lettrage, phase finalisation !

Des news

On dirait que je fais rien et que rien n'avance ?
Que nenni.
En réalité, parti 8 jours. revenu avec un nouveau scénario (de long métrage) ; et sitt rentré, deux jours super intensifs avec un réalisateur chevronné sur le scénario de l'adaptation cinéma d'Une nuit à Rome.

Bon j'en dis pas plus, mais dès que c'est un peu plus concret je vous donne les infos. En tout cas ça bosse dur de ce cté-là. Et je ne vous cache pas que c'est super excitant. A suivre ! Demain, sagement, je me remet sur les retouches des planches...
A bientot
J

Il n'y a plus que 3 couvs en compétition...

Donc j'essaie de les finaliser, pour ensuite choisir...
Celle avec Marie tenant un drap, soit sur fond de chambre, soit sur fond de colisée. Et celle-ci.
Celle-ci qui existe en deux teintes...
Donc 4 couvs en compétition finalement...

Mon dieu, ça ne s'arrêtera donc jamais, cette auto-torture ? :-)

Aie oui, c'est bon ! Aie ! Encore !

En ce moment

c'est : le matin retouche des pages (j'en suis à la 30...). Puis essayer de caler ce lettrage qui me va qu'a moitié, trouver la bonne taille, les bons écarts de lettres... Une imprimante en est morte, j'ai couru en chercher une autre. Et pis en mm temps je reteste des couvs, et refais la 3, pas mal de choses me genaient dans le dessin.
Bref, du boulot en sous terrain. J'ai hâte d'attaquer le tome 2...
Mais bon, parait qu'il faut finir le tome 1 avant.

couverture, ça s'affine !

Bon il y en a 5 dans le tiercé gagnant, mais en tout cas ça se précise ; j'en ai fait une trentaine, j'ai mailé mes préférées à mon cher éditeur, qui m'a donné ses préférences, en retenant 4. Exactement les mêmes choix que les miens. Comme quoi certaines couvs s'imposent. 

Là, je viens de les rebosser un peu, et de caler un colisée derrière une des couvs. 

je vais essayer de ne plus faire de nouvelle couv, maintenant il faut faire un choix là dedans... 

Il me semble que celle avec le colisée, avec quelques détails a affiner, est assez inévitable.

Si des préférences à exprimer, n'hésitez pas, je prend tout !

La meme couverture...

mais dessin moins sombre, et titre en haut... et poignets affinés. Hein Fif ?

une petite dernière...

... pendant que je rebosse toutes les pages, que j'affine des choses...

La page la plus compliquée...

... à mettre en couleur. Ma chère coloriste et moi nous sommes arrachés les cheveux...

je suis en lice pour les internationaux de la couv.

J'espere remporter le titre du plus grand nombre de couv faites pour un album, j'ai bon espoir...

dernière couv en date !

le souci quand on termine la dernière page...

... On attaque les retouches des 94 pages. Du coup on regarde bien la page 1, et on se dit : ah ouais mais non, elle est pas top la première page. Alors on la refait.

Demain, je regarde la page 2....

la 93...

Intéressante à mes yeux cette page, car je ne l'aimais pas du tout au noir et blanc ; j'ai une théorie comme quoi si la page est pas top en noir et blanc, faut pas compter sur la couleur pour la sauver...

Et pis finalement, à la couleur, elle marche tres bien, ça l'a sauvée... Comme quoi parfois, les théories...

Je ne sais pas...

... si ça me permet d'y voir clair ou si ça m'embrouille.
Le pire, c'est que c'est une sélection, je ne les ai pas toutes mises...

mal à ma tête...

et la 92

plus que deux couleurs.... (et après toutes les pages à revoir minutieusement.... et la couv... et le lettrage... Et faire corriger l'orthographe, et reporter les corrections... et penser aux pages de maquettes intérieures... Diable, c'est jamais fini un album !....)

la P91

Deux pages couleurs dans la...

... journée ? Un truc de fou...

la 89....

plus que 5 en couleur et hooooop.

la 87

Hop !

Allez, une page couleur en passant

hop

La dernière page

Et hop la voilà.
C'est rigolo ces pages, pasque ça en jette alors que ce sont les plus faciles à faire avec un peu de doc.
Du coup je l'ai faites deux fois, je vous montre les deux versions ; un des versions avait un encrage trop laché, je pense.

Allez, j'attaque l'avant dernière page...

je suis en

train de m'éclater sur la der page (bon avant y a l'avant dernière à faire, mais c'est plus motivant de faire la dernière page.). Franchement, grosse grosse éclate !
je vous montre ça demain.

se lever à 6 H 20 le matin...

... ça aide à avoir un bon rythme.
Eh, plus que 2 pages !

(Admirez au passage la magnifique triche sur les décor réutilisés d'autres cases. Ah non c'est pas joli joli une flemme pareille...)

la 91 finie, j'attaque la 92 cet apres midi...

A noter qu'il y a une reprise de case ; j'hésite pas mal à faire ça, ça fait grosse feignasse. Mais en même temps, c'est un raccord avec une scène passée, et ça me semble le meilleur moyen pour nous remettre où la séquence s'était arrêtée. Une case différente, avec un angle différent, pouvant donner l'impression d'un moment différent...

l'élan de la fin...

La fin c'est très particulier. Ça crée une espèce d'énergie où 'y a qu'une envie, galoper sur les dernières pages. J'ai un peu bloqué sur une scène ajoutée, fait plein de cases pour rien, rien ne marchait... Et du coup j'ai décidé de virer cet ajout pour m'en tenir au scenario initial. Et depuis cette décision,  ça avance bien !

C'est bon après la pause des vacances

ça fait carrément plaisir de s'y remettre. Découpage de fin fait, l'album aura 94 pages bd. Donc j'attaque la P90, ça sent la fin :-)

Allez, je reprend les pages...

... Dernière ligne droite !

Bon retour de vacances à tous

Petit essai de couv pour se remettre dans le bain... Et reste 6 pages à faire.

et la 86

la 85...

Hop hop, action, course-poursuite, roulades au sol...

Amusement

la bd avance bien, je suis sur la 88. Petite pause estivale, mais c'est tout bon dans le planning établi 'y a un an.
Je fais des tests en ce moment - je vous montrerai si ça abouti - de bande annonce de la bd en prises de vue réelle. C'est assez amusant à faire...
Quelques images tirées du teaser en court :

et la 84...

retour des pages couleurs, ici la 83

Couleur.

CE qui est compliqué c'est que je ne sais jamais combien de temps une couv potentielle va me plaire... Celle ci me semble pas mal. On verra demain.....

Deux essais !

Hop ! hop !

Une case en cours, quelques photos...

Faut pas croire que ça bosse pas...

... car ça bosse pas mal ; pour preuve, des pages en cours en ce moment sur le bureau.
En parallèle on travaille sur 2 projets humour, du coup ça jongle pas mal, mais ça avance. Juste un poil de retard à la couleur, mais semaine prochaine ce sera rattrapé (normalement !)

La bise !

Et la page inutile... en couleur !

la 80 en couleur ?

Hop !

Une page purement "inutile".

Entre les planches 49 et 50, je trouvais la narration un peu abrupte, à la relecture je butais un peu dessus. Ce qui m'a donné envie de faire une page particulièrement inutile (mes préférées). Purement esthétique, qui fait le passage entre l'Italie et Paris en jouant sur un dôme, une forme commune...

2 essais de couvs...

Et de deux !

ouuaah content, on est que jeudi j'ai fait mes deux pages !